Souvenirs de voisinage

Un duel à vie

Pas d’événement cette fois sinon l’armistice, une feinte sans doute. La fin feinte d’une guerre de voisinage que se sont livrés François Belsoeur (c’est lui) et Frédéric Vaysse (c’est moi, pas lui) alors qu’ils étaient étudiants en école d’art. La guerre dura cinq ans et elle continue sans doute, sous d’autres formes. Ce qui laisse présager une suite à l’édition Guerre.

Guerre n’est pas un événement, mais plusieurs. Elle a pris de nombreuses formes. Elle avait ses règles et ses courtoisies, plusieurs fronts, deux têtes, parfois trois (Louis-Victor Angué, la Suisse) mais ce fut toujours une affaire de peinture (de guerre), d’échanges (de coups de feutre), d’opérations commando (l’exhibitionniste abstrait et le groupe Za), de raids aériens (catastrophes picturales dans des zones communes) et un ping-pong permanent (la table était à côté de l’atelier).

Pour parler clair, l’édition à été conçue avec la volonté prolongée de créer à deux, en permanence et de ne rien affirmer qui ne puisse être contredit. Se mettre des bâtons dans les roues et continuer la guerre jusqu’au bout – les images qui apparaissent ont été modifiées dans le processus de conception de l’édition lui-même. Et puis le façonnage, reliure brute métallique, avec Alex.

Guerres de voisinages

Dans guerre de voisinage (pléonasme ?) on peut entendre comme un « il ne peut en rester qu’un » dirigé contre la peinture par le moyen de la peinture et contre les voisins par les moyens du voisinage, un conflit in(dis)soluble avec les dommages collatéraux qu’il implique (le spectateur se prend un bon 50% de l’œuvre). Guerre (l’édition) compile les traces, prélèvements, pages, dessins, peintures, plans et champs de bataille, les rivières souterraines de cette guerre, son terroir et les plages de ses débarquements. Mais pas que… il y a aussi les autres.

Place aux autres (réels ou fictifs) aussi – merci à Baptiste Roux (texte), Palafox (l’alouette de cet auteur), Sébastien Montero (citation dérobée), l’épaule de François Beauval (cité en filigrane mais reconnaissable dans un texte vers la fin) – pour leur présence (cette formule est volontairement vague).

Guerre de voisinage